Le Chemin Écriture du Spiritisme Chrétien.
Doctrine spirite - 1re partie. ©

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Qu’est-ce que le Spiritisme.

(Deuxième version.) n
(Langue portugaise)

Chapitre II.


RÉSUMÉ DE LA DOCTRINE SPIRITE.

(Sommaire)


DESTINÉE DE L’HOMME.


47. — L’Esprit rendu à la vie spirite par la mort du corps est heureux ou malheureux selon le bien ou le mal qu’il a fait pendant la vie corporelle, et suivant l’usage qu’il a fait des facultés et des biens qui lui ont été accordés. Il souffre de tout le mal qu’il a fait, de tout celui qu’il n’a pas empêché, quand il le pouvait ; de tout le bien qu’il aurait pu faire et qu’il n’a pas fait. Il ne jouit d’un bonheur absolu que lorsqu’il est complètement purifié.


48. — Plus l’Esprit incarné s’affranchit de l’influence de la matière, plus il s’élève ; plus il s’attache aux choses matérielles au delà des besoins réels, plus il retarde son avancement.


49. — L’indifférence pour les choses temporelles ne doit pas s’étendre aux connaissances que l’on peut acquérir sur la terre. L’Esprit devant progresser en tous sens, tout ce qu’il apprend aide à son développement.


50. — Les Esprits ne progressent pas toujours simultanément en science et en moralité. Le progrès peut s’accomplir tantôt dans un sens, tantôt dans un autre, ce qui explique pourquoi l’intelligence n’est pas toujours en rapport avec le moral ; mais ce qui ne s’acquiert pas une fois, s’acquiert une autre, et c’est en quoi la pluralité des existences est l’ancre de salut que Dieu, dans sa justice, a donnée à l’homme en ne faisant pas dépendre à tout jamais son sort futur d’une vie passagère, qui n’est qu’un instant dans l’éternité, et que mille circonstances peuvent rompre à l’improviste.


51. — Les différentes existences corporelles ne s’accomplissent pas toutes sur la terre, ni dans le même monde. Il est possible que tel individu ait déjà vécu sur ce globe et qu’il y revienne encore, comme il est possible qu’il y soit pour la première fois et qu’il n’y revienne plus. Il est possible qu’il soit venu sur la terre d’un monde inférieur ou d’un monde semblable, comme il peut le quitter pour un monde semblable ou pour un monde supérieur. Il dépend de lui de faire, dès cette vie, ce qu’il faut pour s’assurer une position plus heureuse que sur la terre.


52. — Les Esprits supérieurs s’incarnent quelquefois dans les mondes inférieurs pour y accomplir une mission de progrès et conduire les hommes dans la voie du bien. Les souffrances qu’ils endurent volontairement dans ces missions les élèvent aux yeux de Dieu et dans la hiérarchie des Esprits.


53. — L’âme dégagée de la matière voit son passé [v. Souvenir de l’existence corporelle] ; toutes ses existences antérieures se retracent à sa mémoire, ainsi que toutes ses actions bonnes ou mauvaises ; elle voit le bonheur des justes et souffre d’en être privée.


54. — A mesure que l’Esprit se dématérialisé, il comprend les imperfections qui sont pour lui une cause de souffrance ; c’est pourquoi il aspire à se purifier par une autre existence dans laquelle il pourra s’élever par de nouvelles épreuves. Cette satisfaction ne lui est pas accordée au gré de ses désirs ; la justice de Dieu veut quelquefois qu’il souffre longtemps, et comme son infériorité même borne son horizon moral et l’étendue de ses perceptions, elle ne lui permet pas de voir le terme de ses souffrances ; il croit souffrir toujours, et c’est encore pour lui un châtiment.


55. — A son retour dans le monde des Esprits, l’âme retrouve ses parents, et tous ceux qu’elle a connus et aimés sur la terre ; elle vient visiter ceux qu’elle y a laissés, les console et les protège selon son pouvoir.

Elle y retrouve aussi tous ceux envers lesquels elle a bien ou mal agi ; leur vue incessante est pour elle une source de bonheur ou de remords.


56. — La pluralité des existences n’implique pas l’anéantissement des liens de famille et des affections ; loin de là : entre les bons Esprits, les affections sont plus vives et plus durables, parce qu’elles sont plus épurées et dégagées de toute cause matérielle. Elles ne dépendent plus du caprice et du choc des intérêts ; elles ne revêtent point le masque de l’hypocrisie. Il n’y a que les affections passagères, celles où les causes physiques ont plus de part que les causes morales, qui ne survivent pas et qui s’éteignent souvent même avant la mort. On en contracte comme cela dans chaque existence corporelle, qui ne sont pas plus solides que les liaisons éphémères que l’on fait en voyage ; mais l’amour sincère de deux êtres vraiment sympathiques survit à toutes les émigrations de l’Esprit sur les mondes corporels, où souvent ces deux êtres se suivent et se retrouvent, et sont, à leur insu, attirés l’un vers l’autre.


57. — Le sort futur de l’homme dépend du bien et du mal qu’il a fait volontairement, et de l’emploi plus ou moins utile qu’il a fait de la vie. Il en résulte que l’enfant qui meurt en bas âge, n’ayant eu le temps de faire ni bien ni mal, n’ayant pas même, aux yeux de la loi civile, le discernement de ses actes, ne saurait jouir d’un bonheur éternel et sans mélange qu’il n’a rien fait pour mériter. De quel droit jouirait-il d’une faveur aussi inouïe, alors que l’homme qui a travaillé pendant de longues années à se perfectionner, qui a eu mille chances de succomber, n’est pas même sûr de l’atteindre? Dieu, qui est juste, ne peut avoir consacré une pareille iniquité ; il récompense selon le mérite, et ne punit que selon les fautes ; c’est ici que la justice de la pluralité des existences se montre avec une entière évidence. Pour l’enfant qui meurt avant d’avoir pu accomplir sa tâche, c’est donc une existence incomplète qu’il devra recommencer. Ce peut être pour lui le complément d’une existence antérieure interrompue, comme sa mort peut être aussi une épreuve ou un châtiment pour ses parents.



[1] Dans cette DEUXIÈME VERSION de ce livre, publié en 1860, l’auteur présente Qu’est-ce que le Spiritisme sous un nouveau point de vue. Il y a une image de ce chapitre dans le service Google - Recherche de livres (Qu’est-ce que le Spiritisme.)


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