Le Chemin Écriture du Spiritisme Chrétien.
Doctrine spirite - 1re partie. ©

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Œuvres posthumes — Première Partie.

(Langue portugaise)

Chapitre 12.


LA MUSIQUE CÉLESTE.

Un jour, dans une des réunions de la famille, le père avait lu un passage du Livre des Esprits concernant la musique céleste. Une de ses filles, bonne musicienne, se disait en elle-même : Mais il n’y a pas de musique dans le monde invisible ; cela lui semblait impossible, pourtant elle ne fit pas connaître sa pensée. Dans la soirée, elle écrivait elle-même, spontanément, la communication suivante :


« Ce matin, mon enfant, ton père te lisait un passage du Livre des Esprits ; il s’agissait de musique, tu as appris que celle du ciel est bien autrement belle que celle de la terre, les Esprits la trouvent bien supérieure à la vôtre. Tout cela est la vérité ; cependant tu te disais à part et à toi-même : Comment Bellini pourrait-il venir me donner des conseils et entendre ma musique ? C’est probablement quelque Esprit léger et farceur. (Allusion aux conseils que l’Esprit de Bellini lui donnait parfois sur la musique.) Tu te trompes, mon enfant, quand les Esprits prennent un incarné sous leur protection, leur but est de le faire avancer.

« Ainsi Bellini ne trouve plus sa musique belle, parce qu’il ne peut la comparer à celle de l’espace, mais il voit ton application et ton amour pour cet art ; s’il te donne des conseils, c’est par satisfaction sincère ; il désire que ton professeur soit récompensé de toute sa peine ; tout en trouvant son jeu bien enfantin, devant les sublimes harmonies du monde invisible, il apprécie son talent qu’on peut nommer grand sur cette terre. Crois-le, mon enfant, les sons de vos instruments, vos voix les plus belles ne sauraient vous donner la plus faible idée de la musique céleste et de sa suave harmonie. »


Quelques instants après, la jeune fille dit : « Papa, papa, je m’endors, je tombe. » Aussitôt elle s’affaissa sur un fauteuil en s’écriant : « Oh ! papa, papa, quelle musique délicieuse !… Eveille-moi, parce que je m’en vais. »

Les assistants effrayés ne savaient comment la réveiller, elle dit : « De l’eau, de l’eau. »

En effet, quelques gouttes jetées sur la figure produisirent un prompt résultat ; tout d’abord étourdie, elle revint lentement à elle sans avoir la moindre conscience de ce qui s’était passé.


Le même soir, le père étant seul, obtint l’explication suivante de l’Esprit de saint Louis :

« Lorsque tu lisais à ta fille le passage du Livre des Esprits traitant de la musique céleste, elle était dans le doute ; elle ne comprenait pas que la musique pût exister dans le monde spirituel. Voilà pourquoi, ce soir je lui ai dit la vérité ; cela n’ayant pu la persuader, Dieu permit, pour la convaincre, qu’il lui fût envoyé un sommeil somnambulique. Alors son Esprit, se dégageant de son corps endormi, s’élança dans l’espace et fut admis dans les régions éthérées, son extase était produite par l’impression de l’harmonie céleste ; aussi s’est-elle écriée : « Quelle musique ! quelle musique ! » mais se sentant de plus en plus emportée dans les régions élevées du monde spirituel, elle a demandé à être éveillée en t’en indiquant le moyen, c’est-à-dire de l’eau.

« Tout se fait par la volonté de Dieu. L’esprit de ta fille ne doutera plus ; quoiqu’elle n’ait pas, étant réveillée, conservé la mémoire nette de ce qui s’est passé, son Esprit sait à quoi s’en tenir.

« Remerciez Dieu des faveurs dont il comble cette enfant ; remerciez-le de daigner, de plus en plus, vous faire connaître sa toute-puissance et sa bonté. Que ses bénédictions se répandent sur vous et sur ce médium heureux entre mille ! »


Remarque. — On demandera peut-être quelle conviction peut résulter pour cette jeune fille de ce qu’elle a entendu, puisqu’elle ne s’en souvient pas. Si, à l’état de veille, les détails se sont effacés de sa mémoire, l’Esprit se souvient ; il lui en reste une intuition qui modifie ses pensées ; au lieu de faire de l’opposition, elle acceptera sans difficulté les explications qui lui seront données, parce qu’elle les comprendra, et qu’intuitivement elle les trouvera d’accord avec son sentiment intime.

Ce qui s’est passé ici, par un fait isolé, dans l’espace de quelques minutes, pendant la courte excursion que l’Esprit de la jeune fille a faite dans le monde spirituel, est analogue à ce qui a lieu d’une existence à l’autre lorsque l’Esprit qui s’incarne possède des lumières sur un sujet quelconque ; il s’approprie sans peine toutes les idées qui se rapportent à ce sujet, bien qu’il ne se souvienne pas, comme homme, de la manière dont il les a acquises. Les idées, au contraire, pour lesquelles il n’est pas mûr, entrent avec difficulté dans son cerveau.

Ainsi s’explique la facilité avec laquelle certaines personnes s’assimilent les idées spirites. Ces idées ne font que réveiller en elles celles qu’elles possèdent déjà ; elles sont spirites en naissant comme d’autres sont poètes, musiciens ou mathématiciens. Elles comprennent du premier mot, et n’ont pas besoin de faits matériels pour se convaincre. C’est incontestablement un signe d’avancement moral et du commencement spirituel.

Dans la communication ci-dessus, il est dit : « Remerciez Dieu des faveurs dont il comble cette enfant ; que ses bénédictions se répandent sur ce médium heureux entre mille. » Ces paroles sembleraient indiquer une faveur, une préférence, un privilège, tandis que le Spiritisme nous enseigne que Dieu étant souverainement juste, aucune de ses créatures n’est privilégiée, et qu’il ne facilite pas plus la route aux uns qu’aux autres. Sans aucun doute la même voie est ouverte à tout le monde, mais tous ne la parcourent pas avec la même rapidité et avec le même fruit ; tous ne profiteront pas également des instructions qu’ils reçoivent. L’Esprit de cette enfant, quoique jeune comme incarné, a déjà sans doute beaucoup vécu, et il a certainement progressé.

Les bons Esprits, le trouvant alors docile à leurs enseignements, se plaisent à l’instruire comme le fait le professeur pour l’élève en qui il trouve d’heureuses dispositions ; c’est à ce titre qu’il est heureux médium entre beaucoup d’autres qui, pour leur avancement moral, ne retirent aucun fruit de leur médiumnité. Il n’y a donc dans ce cas ni faveur, ni privilège, mais bien une récompense ; si l’Esprit cessait d’en être digne, bientôt il serait délaissé par ses bons guides, pour voir accourir autour de lui une foule de mauvais Esprits.


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